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Photo du rédacteurÉric B.

Typo : 6 mariages de caractères qui fonctionnent ou comment faire un beau titre



La composition typographique est d'abord une histoire de mariage; la rencontre entre plusieurs styles ou familles de caractères. On retiendra qu'il faut rarement (excepté pour des compositions spécifiques) en utiliser plus de 2 ou 3 différentes. Une fonte bien faite offre suffisamment de polices (Thin, Light, Regular, Bold, Heavy, Black…) pour permettre d'obtenir des contrastes et ainsi attirer l'œil du lecteur. Il faut le surprendre, provoquer des « accidents » mais ne pas le heurter. On assiste encore trop souvent à des « hérésies typographiques ». Alors mieux vaut privilégier la sobriété et s'en tenir à des associations harmonieuses en évitant de mélanger tout et n'importe quoi. Une police décorative de type rétro ou western ne se mariera assurément pas avec des caractères calligraphiques, de la même manière qu'une police de la famille des mécanes n'a pas grand chose à voir avec une garalde dont les origines peuvent remonter au XVIIe siècle. Il y aurait là un non-sens sémantique !

Ainsi nous ne vous proposons pas une règle drastique à laquelle il faudrait se conformer absolument mais tentons plutôt de vous proposer quelques exemples d'harmonies typographiques qui ont fait leurs preuves dans de bonnes publications et qui nous l'espérons saurons vous guider vers d'autres chemins plus personnels en vous permettant d'éviter le pire.

1 - MODE & INSTITUTIONNEL


Le Bebas Neue avec son approche étroite est parfait pour la composition de titre. Il occupe un espace réduit en largeur et offre une hauteur de lettre assez conséquente. Le DIN, caractère destiné à l'origine à la signalétique routière en Allemagne, offre une très bonne lisibilité quelque soit la taille de son corps. Il est aussi intéressant en bas-de-casse qu'en capitale. En mariant ces deux polices on obtient un rendu typographique sobre et élégant qui reste un très bon choix pour l'univers de la mode ou des publications institutionnelles.

2 - SPORT & FORT IMPACT VISUEL


Nous aurions pu utiliser une autre famille qu'une mécane comme le Boton pour illustrer une ambiance sportive. Néanmoins ce caractère, dessiné par le célèbre typographe éponyme (Albert, de son prénom), offre force et robustesse à défaut de mouvement et de vitesse. Marié avec le Kollektif - tout aussi géométrique et structuré - et en jouant avec l'approche pour l'aérer sensiblement on parvient à un contraste qui ne manque pas de charme. L'Avenir (dessiné par Adrian Frutiger) offre en texte courant, de la clarté, de la simplicité et un bon confort de lecture.

3 - WEB DESIGN, UI/UX


Nous avons utilisé le Yanone pour LVC Design en 2014. Ce caractère - dessiné par Jan Gerner - a la particularité de s'étroitiser en devenant plus gras. C'est pourquoi nous le préférons en Extra Light dans un corps important. Il fonctionne moins bien en petit corps. Gerner a conçu ces polices afin qu'elles fonctionnent par paires (Thin/Regular et Light/Bold). Mariées avec le Lato qui est une très jolie Web font, assez compacte, cela ajoute une note de masculinité et de sérieux à l'ensemble et convient parfaitement pour du design d'interface tout comme pour le Web.

4 - INSTITUTIONNEL, RAPPORT ANNUEL


Nous abordons là un classique de la communication institutionnelle mais pas seulement. L'Helvetica, dessiné par Max Miedinger en 1957 et toutefois revisité par Lynotype en 1983, est souvent considéré comme un caractère contemporain alors que sa conception remonte à plus d'un demi-siècle. Il est d'une grande lisibilité, et son tracé relativement neutre lui permet de se prêter à tous les usages, si bien qu'il demeure un des caractères le plus utilisé dans le monde. Il est proposé aujourd'hui dans ce que l'on appelle une « super-famille » - au même titre que le Thesis - avec une gamme impressionnante de graisses allant de l'Ultra Light jusqu'au Black, dans des versions différemment étroitisées partant de l'ultra condensed jusqu'à l'extended. Ainsi, avec ce genre de jeu de polices, on a sous la main une infinité de possibilités d'expression. Un must-have dont on peux encore abuser aujourd'hui !

5 - CLASSIQUE PRESSE, MAGAZINE


Le Bodoni, caractère dessiné et gravé à la fin du XIXe siècle par l'imprimeur éponyme (Giambattista, de son prénom), est reconnaissable au grand contraste qui existe entre les pleins et les déliés, ses hampes parfaitement verticales, et ses empattements longilignes. C’est le caractère classique par excellence ! Avec le Didot et le Baskerville, il fait partie des premiers caractères à s’éloigner du modèle calligraphique vers un modèle purement typographique. Marié à une linéale contemporaine comme l'Aileron il offre un rendu sophistiqué et élégant tout à fait approprié pour du magazine de mode, de la publicité de produits de luxe ou du packaging chic.

6 - RAFFINEMENT, FÉMINITÉ & DÉCORATION


Le Lora, est un caractère Google de la famille des Réales. Il est par conséquent plutôt destiné à l'écran mais offre de bonnes possibilités à l'impression. Il est bien équilibré, avec des empattements asymétriques bien stylisés. Son léger axe oblique lui confère une note dynamique et ses courbes apportent beaucoup d'élégance et de féminité tout en gardant un caractère contemporain.

Nous avons utilisé le Lora pour les mises en avant de produits Keenergie afin de contraster avec la linéale utilisée comme police principale. Il convient parfaitement pour du magazine déco, l'univers du mariage et de la fleur, de la santé etc. Marié avec le Cabin nous avons encore là un rendu plutôt contemporain qui ne manque pas d'allure.

Sources : Stephen COLE, Manuel d'anatomie typographique, Éditions Pyramyd - Helen LUPTON, Comprendre la typographie, Éditions Pyramyd - Wikipedia - Google Fonts


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